Préface 7 milliards - 7 milliards d'esclaves et demain ? Vers un capitalisme de l'humain, livre d'Alain Tortosa

7 Milliards d'esclaves et demain ?
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Livre

Voici la préface du livre d'Alain Tortosa, 7 Milliards d'esclaves.


"Ces  vingt dernières années, je me suis passionné pour l'économie sous toutes ses formes et me suis plongé à outrance dans la compréhension des auteurs, des  théories, des concepts.

Ce ne fut d’abord qu'un passe-temps sans autre objectif que mon plaisir personnel. Au fil de mes lectures et de mes réflexions, je réalisais que l'économie se positionnait au carrefour de toutes les sciences, humaines, mathématiques et historiques.
J’avais l’impression de percer les mystères du monde  !

Au sein des diverses doctrines économiques, je pris rapidement parti.
Jeune étudiant déjà, dans les dédales de l'université, j'adoptais une position foncièrement libérale. Peut-être fus-je influencé  par mes pairs ?
La chaire professorale me semblait pencher vers ce courant. Épris de liberté, d'envie de réussir, je prônais haut les valeurs de la méritocratie.
Je pensais dur comme fer que les hommes portaient en eux le germe de leur propre élévation, de leur épanouissement personnel, le besoin du dépassement. Je pensais que le rôle de l’État devait se cantonner à la mise en place de règles leur permettant d’y parvenir.

Toute entrave à cette liberté m'irritait au plus haut point. Dès lors qu'elles  étaient saines, la concurrence et la compétition me semblaient être fondamentales dans un monde où je pensais que chacun avait la possibilité de s’élever par lui-même.

Je rêvais d'un monde éthique où chacun avait le devoir de devenir celui qu'il pouvait être. N'était-ce pas d'ailleurs l'un des objectifs du libéralisme originel auquel rêvaient déjà les pères fondateurs ?  

Quelques années plus tard, déjà désillusionné depuis longtemps par la réalité du marché du travail, je savais qu’en réalité le système n'offrait que peu d'opportunités sérieuses du simple fait qu'une élite politico-financière s'était depuis bien longtemps accaparée les richesses du globe, biaisant systématiquement les règles et manipulant tous les gouvernements possibles.

Les manuels scolaires sont toujours plus au service du monde libéral, formatant les jeunes générations aux exigences de leurs futurs métiers, à la loi du plus fort.
Mais quelles sont vraiment les chances de réussir quand on vient d’un milieu social moins favorisé  ? Je ne m’illusionne plus sur ce sujet.

Et puis… tous ces talents gâchés par un consumérisme stupide qui n'a plus lieu d'être. Ne devrions-nous pas être rassurés   ?
Nous possédons déjà tout, beaucoup trop, nous avons déjà pillé une grande partie des ressources naturelles du globe.

Nous rêvons notre vie au lieu de la vivre, coincés dans la matrice. Nous courrons dans tous les sens, sans but, juste pour éviter que le système ne s'enraye, pour payer nos crédits, nos cadeaux de Noël.
Pour autant, personne ne se sent mieux que sur une plage ou dans un parc à flâner entre amis, à voir ses gosses jouer ou à lire un livre. Pouvons-nous faire machine arrière  ?

Quelqu'un tire t-il les ficelles où est-ce seulement un système monstrueux que nous avons créé ?
Ce système est en train de tout ronger, les cellules familiales, l'entraide, les valeurs. Les footballeurs sont adulés davantage que les agriculteurs. Verra-t-on encore dans 20 ans des chamois, des dauphins, des abeilles ?
Car cet équilibre est précaire mais personne n'a encore pu en imaginer un autre.
Est-ce le pire des système à l'exception de tous les autres  ?

Quelques mouvements contestataires s'insurgent, quelques petites voix timides s'élèvent.
Les végan, les altermondialistes, les écolos, les anonymous, les minimalistes... Les gens adhérent de plus en plus au bouddhisme, au yoga, à la méditation transcendantale. J'entends parler de chakras et de loi d'attraction.

Il y a de plus en plus de milliardaires, de fortunes colossales, l'écart se creuse. La paix a gagné du terrain, la faim dans le monde a reculé. L'indice de développement humain se porte-t-il pour autant bien ?
Les menaces djihadistes ne sont-elles pas l'émanation des conséquences du néocapitalisme ?
Celui-ci porte-t-il en lui le gêne de la corruption  ? Est-il vraiment à l'image de la nature humaine comme ils se plaisent à le dire dans les couloirs des universités ou seulement l'adaptation d'un comportement humain contraint de s'adapter à ce système ?

Le monde d'aujourd'hui ressemble-t-il vraiment au monde abondant d'Adam Smith ou de Ricardo ?
La concurrence pure et parfaite ne semble t-elle pas une doctrine quelque peu désuète ?

Et puis, au détour de mon parcours, j'ai rencontré Alain Tortosa.

L'homme m'a tout de suite plu, fasciné même. Il œuvre à son échelle pour rendre les gens plus heureux. Et il y réussit très bien.  

Outre une intelligence du cœur, et des valeurs morales auxquelles je suis sensible, Alain possède une clairvoyance d'esprit, une repartie qui me font toujours avancer.

Beaucoup plus libre que la plupart d’entre nous, Alain est quelqu’un qui ose s’interroger. Sur tout. Tout le temps.

Récemment il m’a questionné sur la pertinence de la science  économique. Mon domaine. Ma vie. Je lui réponds. Une question entraîne une autre réflexion et, moi qui était si sûr de mes croyances et de mes réponses, me voilà quelques mois plus tard en proie à un questionnement profond sur ce que je croyais savoir.

Alors, finalement, mes arguments s’épuisent face à mon apprenti économiste, et je me pose aujourd’hui la question   :

L’économie n'est-elle finalement et seulement qu’un amas de pensées primaires saupoudrées de philosophie de perlimpinpin, mélangées d'un rien d'histoire, d'un soupçon de sociologie, le tout enrobé de mathématiques économétriques intensément complexes, lui donnant l'aspect d'une science hermétique réservée à quelques initiés de haut rang ?

Certains de mes amis économistes l’on traité d’utopiste   : «
Ton truc c'est du pain béni pour communistes ».
Leurs réactions portaient finalement en elles le génome de la lobotomie intellectuelle exercée en premier lieu sur les personnes chargées de nous enseigner ces choses-là.

Certains propos, sortis de leur contexte, pourraient paraître du cynisme le plus cru.
A lire cet ouvrage, on comprend qu’ils participent de la réflexion terriblement pertinente, sans concession, d’un véritable humaniste.
Si Alain Tortosa évoque la guerre comme un
«   bienfait   » pour le capitalisme, c’est pour mieux nous dire son dégoût du système avant d’ouvrir son propos vers la recherche d’une autre voie.
Car ce livre n’est pas qu’un constat amer, il est force de nouvelles pistes de réflexion, parfois radicales, parfois utopiques mais toujours très concrètes   :

Comme cette proposition de détaxer le travail pour n’imposer que sur la production et les échanges, afin notamment d’instaurer une société où la réparation des objets aura un vrai sens économique, sinon philosophique.
Il reste encore des zones à clarifier, à étendre, à approfondir, mais le livre d'Alain Tortosa soulève de vraies questions qui aujourd'hui sont
(volontairement) absentes du débat politique.
Et pour cause, les Hayek, Friedman et autres Keynes ne sont-ils pas désormais l'apanage d’un passé qu'on s’acharne à rendre toujours modernes, malgré toutes les réalités qui nous entourent ?

Nous rentrons à coup sûr dans une nouvelle ère où nous devons faire face à des défis majeurs.
La préservation de notre planète, l'intelligence artificielle, la surpopulation, la famine, la question de l’alimentation, de l’énergie, celle de la fin du travail qui se dessine, tous ces sujets sont présentés, remarquablement analysés, souvent à contre-courant du discours dominant et politiquement correct.

Bien plus, Alain Tortosa nous ouvre quelques pistes.
Évidemment, il n’est pas le premier à rêver, il n’est pas le dernier qu’on qualifiera d’utopiste.
Mais la critique est vaine sans l'apport de solutions,  et c'est là que ce livre fait la différence. Nous sommes bien loin des discours résignés, fatalistes.

Jamais selon moi autant de propositions sur cette thématique n'avaient été réunies dans un seul et même ouvrage.
Il apporte une vision résolument innovante, arborant une approche totalement tangible, possible. Un livre passionnant, humain, naïf parfois, drôle souvent et intelligent tout le temps, à mettre entre toutes les mains. Bonne lecture."


Yannick Maffone, professeur d'économie.

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