Coronavirus,
les personnels soignants risquent-ils vraiment « leur vie »
?
Le 26
avril.
Les
articles élogieux ne manquent pas pour saluer les héros que sont
les personnels soignants dans la « guerre » contre le
coronavirus.
Héros
que nous applaudissons chaque soir à 20h00.
Le
vocabulaire employé est vraiment le même qu'en temps de guerre.
Les
articles n’hésitent pas à nous indiquer qu'ils sont de la «
chair à canon » face au coronavirus (ou au « méchant »
gouvernement qui ne les protège pas suffisamment).
Dans
cette hypothèse véhiculée par les médias et soutenue par la
population, nous sommes, nous, le peuple, en retrait et protégés
par leur sacrifice quotidien.
Ainsi
chaque fois qu'un personnel soignant est décédé du coronavirus,
nous sommes informés par un nombre impressionnant d'articles nous
indiquant « encore un décès au champ d'honneur ».
Bref
l'inverse d'une guerre classique dans laquelle les soldats sont de la
chair à canon sur le front et les personnels soignants en retrait.
Ici ce
sont les soignants qui sont les soldats.
Je suis
le premier à reconnaître qu'un décès est un décès de trop mais
cela n’empêche pas d'avoir un regard objectif.
Un
médecin qui meurt c'est tragique mais pas plus tragique qu'un
plombier ou un éboueur.
Bien
entendu les chiffres concernant les personnels médicaux ne sont pas
définitifs mais ils ne sont ni plus ni moins définitifs que les
chiffres concernant la population générale.
Néanmoins
nous pourrions quand même imaginer qu'un personnel soignant serait
peut-être plus à même d’être testé ante-mortem ou post-mortem
et donc que les chiffres les concernant seraient moins amenés à
évoluer que ceux de la population générale. Bref qu'ils sont
plutôt fiables, et en tout cas plus fiables que les autres.
Les
chiffres actuels:
Au 25
avril selon La Dépêche, il y aurait 25 personnels soignants
décédés du coronavirus (médecins, infirmiers,
aide-soignants,...).
(au
10 avril Le Figaro les estimait à 15. Le Parisien les estimait à
22)
Au 25
avril, les données officielles donnent 22 614 décès cumulés en
France.
La
France compte 67 millions d'habitants.
Le taux
de décès actuel s'établit ainsi à 22614 / 67M = 0,03% de la
population.
Si nous
prenons l'ensemble des médecins et infirmiers en exercice, cela fait
927 277 personnes (226 219 + 700 988).
(Je
n'ai pas tenu compte des autres professions comme les aides-soignants
qui sont
360
000 en France ni des autres professions de santé comptabilisées
dans les 25 décès répertoriés.)
Si
l'on affecte le même taux de décès de 0,03% aux 927 277 médecins
et infirmiers alors le nombre de décès des personnels soignant
devrait être de 312 et non de 25.
(en
ajoutant les aide-soignants nous devrions être à 434 décès du
personnel soignant et non 25.)
En
prenant pour base 2 fois les chiffres actuels pour avoir une «
marge » d'erreur, soit 50 décès de personnels soignants, on
arriverait à la conclusion qu'il y aurait :
6
fois moins de décès chez les personnels soignants en France que
pour l'ensemble de la population française.
(8
fois moins de décès en ajoutant les aides-soignants.)
(En
prenant les chiffres à l'envers, et en supposant que 50 personnels
médicaux sont décédés sur 1 million de soignants, alors le
coronavirus aurait dû entraîner 50 x 67 = 3350 décès dans la
population générale et non plus de 22 000. Soit 6 fois moins.)
L'hypothèse
de départ s’avérerait donc totalement erronée.
De
fait, proportionnellement, la population générale paye un tribu
bien supérieur face au coronavirus que les personnels soignants.
Nous
sommes donc dans une « guerre » où ce sont les civils qui
sont les principales victimes, et pas du tout les «
soldats-soignants ».
Cela
pourrait s'expliquer par plusieurs facteurs dont leur âge mais ce
n'est pas le propos de mon texte.
Merci.
Pour
mémoire :
Je
vous rappelle que la politique gouvernementale en terme de gestion du
virus est catastrophique et qu'elle a entraîné avec le confinement
des milliers de décès supplémentaires évitables.
4
fois plus de décès en France qu'en Allemagne.
60
fois plus de décès en France qu'en Corée.