Coronavirus le confinement à la française, raison, folie ou survie ?
Plus c'est toujours mieux.
La France, comme de plus en plus de pays, a décidé le confinement quasi total de sa population.
Cette méthode a été présentée comme une certitude scientifique, l'unique solution, dans un monde d'incertitudes.
Les politiques avaient-ils le choix ?
Probablement non parce que nous sommes programmés à croire que « faire » est toujours plus efficace que « ne rien faire ».
Jamais (rarement) on ne reprochera à un homme politique ou un médecin d'avoir fait, au plus lui reprochera-t-on de n'en avoir pas fait assez.
Par exemple on reprochera beaucoup plus à un chirurgien de ne pas avoir opéré son patient que de le l'avoir tué en l'opérant.
Quelle éthique peut-il y avoir par exemple à mettre sous respiration artificielle une personne condamnée ?
La nature nous enseigne que parfois ou même bien souvent « faire » fait empirer les choses.
Une approche scientifique voudrait que l'on puisse évaluer toute expérience et donc pouvoir déduire s'il y a succès ou pas.
Le problème avec le « toujours plus », et surtout pour le confinement, strictement personne n'aura le droit à la fin de dire que cela aura été un échec si tel était le cas.
C'est comme si en revenant voir son médecin et en lui disant « docteur, je ne vais pas mieux avec votre traitement », celui-ci se contentait systématiquement de me dire « doublez la dose et revenez me voir dans 2 semaines ».
Encore une fois il est probable que le discours tournera sur « le confinement n'a pas été assez long », « le confinement a débuté trop tard » ou « il n'a pas été suffisamment coercitif ».
De fait ne sommes-nous pas dans le contraire d'une démarche rationnelle et scientifique ?
La philosophie du « on en a pas fait assez» sera toujours mise en avant pour expliquer un échec mais certainement pas celle du « on aurait peut être dû en faire moins » ou « différemment ».
Ces seuls propos devraient être de nature à nous inquiéter.
Toujours un sujet à la fois, jamais de globalisation ?
Face à ce qui semble être une urgence sanitaire sans précédent (nous ne le saurons que dans un an avec les bilans définitifs et la surmortalité mondiale), nous avons uniquement raisonné en terme de malades et de décès.
Et ce, à l'exclusion (ou mise de coté) de tout autre préoccupation économique, sociale ou éthique.
Quid du nombre de divorces ?
Quid des violences conjugales ?
Quid de la crise économique ?
Quid du chômage mondial, des risques de famines, de guerres civiles ?
Quid du risque d'explosion de l'Union Européenne ?
Quid de l'augmentation des inégalités ?
Quid de l'inflation ?
Quid de nouvelles lois anti-sociales pour « l'effort de la reconstruction » ?
Quid du risque de chute drastique de la natalité (dans nos pays riches) ?
Quid des troubles psychologiques, dépressions, …
Quid de la cohésion sociale ?
Quid des droits de l'homme, de la démocratie ?
…
Il n'y a pas (ou très très peu) de place pour ces sujets dans la sphère politique et médiatique, seule l'urgence médicale semble importante.
Dans l’hypothèse d'un confinement efficace en terme de mortalité due au coronavirus, qu'est-ce qui nous permet d'affirmer que le bilan mondial ou social aura été favorable à l'humanité ?
Sommes-nous en train de mettre en péril l'économie du monde avec les risques que cela comporte pour sauver les nantis que nous sommes quitte à condamner les pauvres du tiers-monde dans un second temps ?
Le confinement et les rebonds de l'épidémie.
Quand bien même le confinement sera ou serait efficace à un instant T, strictement rien ne permet d'affirmer qu'il le sera ou le serait dans le temps.
Personnellement je ne vois pas comment nous pourrons échapper à la théorie de l'immunité de groupe qui considère que plus la moitié d'une population, voir 75%, doit être contaminée pour parvenir à une immunité collective.
Il semble illusoire d'imaginer que nous pourrions confiner au même instant l'intégralité de la population mondiale puis la libérer en même temps lorsque le virus aurait disparu.
Nous sommes en un monde global et tôt ou tard les déplacements reprendront.
La Chine en est une illustration vivante.
Le confinement semble avoir fonctionné mais fin mars ils commençaient à avoir des contaminations importées avec le risque que la pandémie ne reprenne à l'échelle du pays.
En l'absence d'évolution du virus, il est quasi entendu qu'il y aura des rebonds et quasi entendu qu'il faudra ainsi re-confiner comme l'a laissé clairement entendre le président de la république française.
Si tel était le cas, le confinement n'aurait comme unique objectif que de diluer dans le temps les contaminations et les décès ?
Préfère-t-on annoncer 500 morts par jour plutôt que 10 000 même si au final le nombre de décès serait identique ?
Mais à quel prix !
J'imagine que la population pourra supporter le confinement un ou deux mois. Je prie pour que l'économie mondiale survive à cette option.
Ce petit jeu pourrait-il se reproduire régulièrement sans que le chaos et les violences urbaines ne risquent de se répandre ?
Ce confinement, par périodes, aboutirait-il finalement et probablement à une immunité de masse que nous aurions peut-être obtenue beaucoup plus vite en laissant la population se contaminer « intelligemment » ?
C'est le principe de la couverture vaccinale, si plus de 75% de la population est immunisée après avoir attrapé le coronavirus, alors le virus ne peut plus circuler suffisamment pour faire une nouvelle épidémie.
C'est ainsi que nous pourrions protéger la population à risque.
Imaginer que nous aurions pu ne pas confiner relève de la politique fiction. Pour que le débat ait eu lieu, il eut fallu un courage politique et des médias critiques.
Le confinement et les tests de séropositivité au virus.
La méthode utilisée par la France est « intéressante » et il n'est pas impossible que des règlements de compte aient lieu à l'heure du bilan. Des plaintes ont déjà été posées.
En France, fin mars, il y avait 5000 tests effectués par jour.
A ce rythme il faudrait 36 ans pour que toute la population française soit testée une seule fois.
L'Allemagne en testait à la même date 500 000 par semaine. Même avec ce chiffre impressionnant il faudrait quand même 3 ans pour tester la population allemande.
Rappelons que l'Allemagne a fait le choix du test massif pour éviter le confinement total de la population. L'objectif est de repérer un maximum de personnes contaminées puis de les isoler avec leur entourage pour éviter la propagation du virus.
Il semblerait que l'OMS ne fasse que supplier la France de faire des tests, France qui a (avait ?) opté pour cette stratégie de tests non systématiques pour le moins étrange.
Ne serait-il pas raisonnable, voir indispensable, de tester les personnels du corps médical tous les 3 jours pour endiguer la progression du virus ?
Il y aurait en France 2,2 millions de personnels médicaux et paramédicaux. Au rythme actuel des tests il faudrait plus d'un an pour qu'ils aient eu chacun UN seul test !
Le confinement à la française et les vecteurs de propagation.
A la fin mars, la France avait donc décidée (involontairement ?) que les personnels médicaux et paramédicaux seraient les principaux vecteurs de propagation du virus.
Notamment du fait que la population générale était confinée et donc peu ou plus contaminante.
Il semble admis qu'une personne contaminée en contamine deux dans une population générale mais qu'en est-il dans le corps médical qui, par essence, côtoie des personnes fragiles et malades et surtout passe de l'un à l'autre.
Ces « héros », tels qu'ils sont présentés, ne savent pas s'ils sont contaminés ou non faute de tests.
Dans ces périodes de confinement ils sont aujourd'hui statistiquement ceux qui contaminent, bien malgré eux, un maximum de personnes.
Il semble évident qu'ils font ce qu'ils peuvent pour se protéger et protéger leurs patients avec les moyens du bord.
J'imagine leur frayeur à l'idée de contaminer leur propre famille.
Un article de France 3 du 26 mars titrait :
« Coronavirus : “sans protection, on devient des serial killers”, infirmiers et médecins saisissent le Conseil d'Etat. »
Que je compléterais en disant « sans tests vous devenez des serial killers ».
Les premières plaintes ont déjà été déposées car ils sont nombreux à ne pas avoir non plus de masques (ni de tests).
Une infirmière qui travaille dans un hôpital parisien indiquait dans un article publié le 24 mars dans Les Échos :
« Si tout le personnel de nos urgences était testé, au moins 80% serait certainement diagnostiqué positif. »
Et de rajouter :
« Les soignants continuent de travailler lorsqu'ils tombent malades, même avec 39 de fièvre. »
On a recensé en Italie plusieurs cas de personnels soignants qui se seraient suicidés en apprenant qu'ils ont contaminé d'autres personnes.
Comme de bien entendu nous n'avons pas et il est probable que nous n'aurons pas de chiffres.
Il n'en demeure pas moins que si des personnels de soins sont contaminés (certains perdent la vie dans l’exercice de leur travail), c'est la preuve qu'ils ne sont pas en capacité de se protéger.
De fait on se demande bien pourquoi ils seraient plus capable de protéger les autres qu'ils n'arrivent à se protéger eux-mêmes.
C'est bien la preuve qu'ils sont les principaux vecteurs de contamination à l'écriture de ces lignes.
Pourquoi les soignants qui côtoient les plus fragiles ne sont-ils pas testés tous les trois jours ?
A se demander si la stratégie française aurait pour objectif de freiner ou de propager l'épidémie ?
Ne marche-t-on pas sur la tête ?
Le confinement à la française n'est-il pas totalement incohérent ?
Est-il productif ou contre productif quand ceux qui sont là pour sauver peuvent devenir des tueurs en série comme certains personnels soignants l'affirment.
Les personnels de soin sont des bombes à retardement et il serait vital que :
Tout personnel médical ou paramédical infecté devrait être immédiatement mis en quarantaine et éloigné des personnes fragiles que sont les vieux et les malades.
Actuellement c'est l'inverse, les médecins, infirmiers, aide-soignants, etc... se déplacent de personnes faibles en personnes faibles ne sachant pas s'ils répandent le virus ou pas !
Confiner les contaminés et les autres dans un même lieu ?
Le confinement n'a-t-il pas pour objectif de limiter la propagation du virus et de faire en sorte que contaminés et personnes saines ne se croisent pas ?
Il semblerait que les EHPAD (maisons de retraite) subissent actuellement une forme d'hécatombe (Ça se discute, nous verrons l'année prochaine quelle aura été la surmortalité sur l’échelle d'une année).
Comment voulez-vous qu'il en soit autrement ?
Les personnels, dans leur écrasante majorité, semblent ne pas savoir s'ils sont contaminés ou pas.
Les résidents ne savent pas s'ils sont contaminés ou pas et ceux qui sont soupçonnés ne sont ni testés, ni mis en quarantaine au regard du nombre de tests pratiqués par la France fin mars.
Cela ressemble vraiment au paquebot de croisière, japonais, le Diamond Princess dans lequel personnes saines et contaminés avaient été placés en quarantaine ensemble !
N'est-ce pas du délire ?
Et pendant ce temps, la population en bonne santé qui est la moins à risque de développer une forme grave de la maladie selon toutes les études actuelles est mise en quarantaine, privée de la possibilité de créer une immunité de groupe.
Cherchez l'erreur....
Tester l'efficacité du confinement ?
Selon une étude chinoise, le délai moyen entre les premiers symptômes et le décès serait de 14 jours pour l'ensemble de la population et de 11 jours pour les plus de 70 ans (cela serait cohérent avec les chiffres japonais du Diamond Princess).
Il est couramment admis que le délai moyen d'incubation est de 4 jours entre la contamination et l'apparition des symptômes même si celui-ci peut monter à 14 jours.
Pour être plus précis, une étude publiée dans le NEJM Journal Watch du 13 mars indique que le délai médian d'incubation est de 5 jours, 5 jours correspondant de fait au pic du nombre de malades après infection.
Rappelons que les plus de 75 ans représentent 78% des décès et qu'en dessous de 65 ans il est de 7%.
Donc le temps moyen entre la contamination et le décès serait d'environ 16 jours pour l'écrasante majorité des personnes à risque.
Cela voudrait dire qu'il y a moins de décès avant les 16 jours et après les 16 jours, donc que le pic de décès se situe à 16 jours après la contamination.
Cela devrait nous permettre de juger de l'efficacité des confinements mis en place dans les divers pays.
France :
Début du confinement le 17 mars.
12 jours après, la courbe de décès ne faisait que croître très fortement, alors même que de nombreuses contaminations avaient eu lieu avant le confinement.
Ne devrions-nous pas déjà voir des effets positifs du confinement ?
Pire encore, la courbe de personnes infectées ne montre pas le moindre signe d’inflexion (au contraire même) alors que délai médian (donc le pic) d'incubation entre l'infection et le début de la maladie est de 5 jours. Expliquez-moi comment cela est possible plus de 12 jours après le début du confinement ?
En Italie :
Le début du confinement remonte au 9 mars.
Le 28 mars elle enregistrait 890 décès dans la journée, soit proche du record depuis le début de l'épidémie en Italie.
Soit 19 jours après le début du confinement tout en sachant que des personnes avaient commencé à se protéger avant. Bien sur il serait logique d'imaginer qu'elles étaient plus nombreuses à avoir été contaminées avant le confinement.
Il va falloir m'expliquer pourquoi les effets du confinement ne se font pas sentir en Italie ?
Il faudra aussi m'expliquer pourquoi le conseil scientifique français estime qu'il faudrait au moins 6 semaines de confinement en France.
C'est mathématique, quand le nombre de décès augmente c'est que le nombre de contaminations augmentent (avec un décalage de maximum 15 jours).
Et ne me faites pas croire que c'est la population générale qui serait plus contaminante qu'il y a 2 semaines alors même qu'il n'y a quasi plus personne dans les rues !
Il y a des limites au n'importe quoi, non ?
Bien entendu il y a bien un moment, à moins que ce ne soit la fin du monde, où le nombre de décès en Italie baissera.
Des « pseudo-experts » auront alors tout loisir d'expliquer, sans la moindre preuve, que c'est grâce au confinement que le nombre de décès a baissé ou que celui ci a permis d’éviter des centaines de milliers de décès !
Où est la science dans tout ceci ?
Je repose donc la question :
Comment le nombre de décès journaliers, donc de contaminés journaliers, peut-il continuer à augmenter après plus de 2 semaines de confinement ?
Le confinement « à la française » ou « à l'italienne » sont-ils de nature à diminuer ou à augmenter le nombre de décès chez les personnes à risque ?
Alain Tortosa
Auteur du livre « 7 milliards d'esclaves et demain ? »
Créé le 28 mars.